Le regard est porteur de nouvelles. Il embrase nos pupilles de cette étincelle lumineuse, prête à jaillir de son centre, en vue de nous aligner à son but.
Il nous invite à percevoir ce qu’il y a sous nos yeux, dans l’espoir de nous faire comprendre que les apparences sont à la fois maîtresse des maux et, tout autant, maître de nos enseignements.
Les yeux ouverts, il permet de percevoir l’environnement qui nous entoure et dans lequel nous travaillons à y laisser notre trace. Le regard nous porte vers la découverte de nos éléments, afin de nous construire, de nous réaliser, de nous créer, de découvrir notre place. C’est pourquoi, il nous accorde l’opportunité de ses enseignements. Ayant conscience que le processus d’identification est matière dans le corps et le mental des Hommes, il tente la leçon par l’outil qu’ils connaissent.
Je serais bien amenée à dire qu’ils comprennent toutefois, l’enseignement doit être acquis et fortement avancé pour en tirer une telle conclusion. De plus, le regard, conduisant vers l’horizon, suppute qu’il est infini et illimité. De ce fait, à l’instar de la Source, nous pouvons comprendre et acquérir la chose sans pour autant la posséder. Puisque plus nous avançons, plus il nous est offert l’opportunité de progresser vers son infini.
Le regard a cette force de percevoir comme de dissuader. C’est en quoi, il rappelle, qu’il est à son tour outil de grandeur, d’évolution de l’Être. Il laisse à ce dernier, l’accord final. Il laisse à ce dernier, l’accord de ses choix, et par conséquent, son libre-arbitre. Le regard lui permet de voir loin devant, en périphérie. Il lui permet de se retourner de façon à ce que l’Être puisse nourrir son choix de la bonne décision. Celle qui lui semble juste et lui donne ce sentiment d’harmonie, de bonheur, d’équilibre.
Le regard permet aussi le contact avec l’Unité.
C’est par lui que la majorité des Hommes portent leurs attentions, plus que l’écoute de leur intuition. Le regard permet l’entretien et la création des liens avec les autres individus. C’est lui qui permet à l’Être d’être ou de devenir Homme de jugement ou Homme inconditionnel. Il permet à l’Être de percevoir tous ses miroirs internes par le regard extérieur, et ce, même s’il est amené à le nier. Le regard attise l'œil. Le regard attise la curiosité des uns, des autres, des uns aux autres. Le regard reflète l’âme de son créateur. C’est par celui-ci que les cœurs ouverts, à l’écoute de leur âme, peuvent voir et percevoir d’une tout autre manière. Quant aux plus réticents, leur regard les conduit sur la voie de l’éblouissement.
En les rendant aveugles des apparences, le regard croit en la possibilité du changement. Tout est possible, alors, il tente par son opportunité d'éveiller ou de réveiller chez l’individu, sa volonté du changement. Parce que l’individu qui veut s’élever, sera apte à écouter et à recevoir cet appel. Il sera prêt à suivre aveuglément son changement, puisque le regard porté, pour sa personne, aura évolué. C’est régulièrement que les événements arrivent lorsque nous ne nous y attendons pas. Étant donné que nous faisons le choix de suivre aveuglément notre chemin, nous créons un regard neuf qui se traduit au-delà des apparences et de notre compréhension actuelle.
C’est à cet instant que, fermer les yeux nous réconforte, nous fait prendre conscience d’un sentiment de sérénité et d’amour de soi. Fermer les yeux ouvre cette brèche interne dans l'inconnu de notre esprit. Fermer les yeux crée et conduit à voir et à percevoir autrement, dans un autre état de conscience. Fermer les yeux nous pose et nous repose, sans questionnement, ni raisonnement. Seule notre présence compte.
Et lorsque l’on me regarde fermer les yeux, on se questionne. “Qu’est-ce qui lui prend ?”, “Pourquoi ferme-t-elle les yeux ?” Cela peut surprendre selon le contexte et son environnement. Et pourtant, ce qui devrait surprendre et interpeller est ce questionnement. Pourquoi ne pas répondre à celui-ci en s’invitant à suivre son miroir et découvrir par lui-même ? L’esprit n’a pas besoin de voir pour recevoir. Il n’a pas besoin de comprendre pour vibrer. Seulement se laisser aller.
Seul le mental, ami, compatriote de mon ego, veut des réponses ou encore plus, être sous le contrôle. Contrôler son regard peut porter l’information qui manque à mon avancée, comme il peut désillusionner, m’abandonner à mes craintes, au centre de mes peurs et de mes limites. Lâcher-prise sur mon regard m’invite et m’encourage à le laisser vagabonder, à le laisser se fermer et s’inviter au cœur de nouvelles perceptions. Quand je le laisse agir, je sais que c'est parce que mon cœur s’autorise une ouverture communiant avec mon âme et la Source divine.
Aujourd’hui, je sais que c’est parce que j’ai abandonné le contrôle de mon regard, que je me suis autorisée à me percevoir telle la femme que je suis devenue. Aujourd’hui, je sais que c’est parce que j’ai accepté le reflet de mon propre miroir, que je peux vivre et affirmer l’Être que je suis.
Pour continuer d’avancer, je continue de me porter un regard de grande valeur.
Pour cela, j’ose le regarder, j’ose me regarder, nous regarder. J’ose la révélation de tous nos échanges.
Caroline BOURY
